Il peut s’agir de votre mère. Il peut s’agir de votre oncle ou de votre sœur. Voir un membre de sa famille souffrir de dépression peut être difficile, et provoquer un sentiment d’impuissance.
En plus de ce sentiment, il est possible que vous soyez inquiet/-ète du fait des liens génétiques possibles avec la dépression, posant la question fatidique : La dépression est-elle héréditaire ?
Le gène de la dépression
L’année dernière, une équipe britannique a isolé un gène qui semble être répandu chez de nombreux membres d’une famille souffrant de dépression. Le chromosome 3p25-26 a été retrouvé dans plus de 800 familles présentant des cas de dépression récurrente dans l’étude. Les chercheurs ont déclaré que chez 40 % des personnes souffrant de dépression, on peut retrouver un lien génétique, les facteurs environnementaux et autres représentant les 60 % restants.
La recherche a également montré que les personnes dont les parents ou frères et sœurs souffrent de dépression peuvent être trois fois plus susceptibles de souffrir de dépression que celles qui n’ont pas de proche souffrant de cette maladie. Bien que ceci soit certainement lié à l’hérédité, on peut aussi faire valoir que l’environnement est responsable.
Environnement contre hérédité
Si un individu grandit dans un foyer où quelqu’un souffre de dépression, certains chercheurs pensent que cela augmente sa susceptibilité à la maladie. En regardant un parent, un frère ou une sœur dépressif, par exemple, un enfant peut apprendre à mimer ce membre de la famille lorsque certaines situations surviennent. Le fait d’avoir un parent qui passe beaucoup de temps au lit peut sembler inhabituel à quelqu’un dont le parent ne fait jamais cela, alors que pour un enfant qui voit cela régulièrement, cela peut devenir la norme.
Dans ces exemples, une grande partie de ce qui a été appris sur l’hérédité et la dépression provient de l’étude de jumeaux. Dans les études, il a été découvert qu’un jumeau a 76 % de chances de développer une dépression si son jumeau ou sa jumelle en souffre. Lorsque des jumeaux ont été élevés dans des environnements complètement séparés, cette susceptibilité n’est tombée qu’à 67 %. Bien que certains exemples puissent être dus à l’environnement familial, le lien génétique est indéniable dans des études comme celle-ci.
Le lien sérotonine
Les chercheurs ont établi un lien entre la sérotonine et la dépression. La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans la transmission des impulsions nerveuses. La sérotonine est considérée comme responsable d’une sensation de bonheur , et elle contribue à stabiliser vos humeurs. Les chercheurs pensent qu’un déséquilibre dans la sérotonine peut provoquer des problèmes d’humeur comme la dépression et même des problèmes tels que le trouble obsessionnel compulsif ainsi que les attaques de panique.
Bien que les théories abondent pour expliquer le lien entre sérotonine et dépression, les chercheurs continuent également d’étudier la sérotonine en tant que clé du lien génétique. Des problèmes avec le gène transporteur de la sérotonine ont également été avancés comme cause de la dépression, et les chercheurs ont noté une prévalence de gènes transporteurs longs et courts comme lien génétique possible.
Les types de dépression
Une dépression clinique est une dépression qui revient de nombreuses fois au cours de la vie d’une personne. Il s’agit de la forme la plus courante de dépression qui affecte environ 3 à 5 % de la population ; elle a également plus de chances d’être partagée par les frères et sœurs, et par les descendants. En fait, les estimations avancent qu’une personne ayant un parent souffrant de dépression récurrente est quatre à cinq fois plus susceptible de développer une dépression qu’une personne lambda.
Les chercheurs insistent sur le fait qu’il n’y a pas de gène unique prédisposant une personne à développer une maladie mentale, mais plutôt une combinaison de gènes qui entraînent cette susceptibilité accrue. Le trouble bipolaire et les troubles de l’anxiété entrent également dans cette prédisposition.
La question se pose alors de savoir si quelqu’un dont un parent, frère ou sœur souffre de dépression doit s’inquiéter ? Et la réponse à cette question est : pas nécessairement. Même si quelqu’un dont les parents ou les frères et sœurs font partie des 10 % qui souffrent de dépression situationnelle à un stade ou un autre est plus susceptible de souffrir de la même pathologie, la dépression situationnelle n’est que temporaire. Elle est généralement provoquée par des événements majeurs de la vie et elle peut être traitée. C’est quelque chose qu’il faut certainement surveiller, mais qui ne doit pas être source d’inquiétude majeure.
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